MoilasoeuràMoije, je m'autorise un billet.
Elisa ne le sait pas, nous lui dirons vendredi de vive voix : Garougnia est parti rejoindre le paradis des chats, cet après midi. C'est Dan qui l'a accompagné. J'ai donc ôté son double dans la colonne de droite.
Pour nous, les sœurs, c'était un chat.
Mais pour les parents, c'était un compagnon de tous les instants. Ils sont tristes. Très tristes.
Elisa, Moi je - Page 8
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C'est moi la soeur à Moi je
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Appartement chantier et départ
Moi j’ai visité l’appartement chantier
vide et avec un sol pas très joli ma sœur me dit qu’il faut poncer les parquets c’est indispensable je pense et je voudrais des meubles pour remplir l’espace là rien sauf amas de paquets en plein milieu moi j’attends un peu avant de me sentir chez moi.
Mais je peux aller et venir rien n’arrête mon fauteuil on a tourné partout c’est droit pas d’écueil pas de virage où je me cogne les pieds sur les murs et aussi partout où on est on se voit
alors si je suis là et quelqu'un faisant autre chose je vois je sais qu’il y a quelqu’un bien pensé pour ça moi qui veux tout voir ce qui se passe c’est intelligent comme aménagement mais on ne peut pas encore manger la cuisine est vide que des tuyaux qui s’échappent du mur je n’imagine pas fini mais ma sœur me dit que tout sera installé pour cuisiner.
Bientôt je pourrai aller chez moi inviter du monde sans risque de panne d’ascenseur sans calculer la place mes copains vont être surpris.
Mais c’est pour les vacances et les fins de semaine moi je vis dans mon village et chez moi c’est là bas.
Mon village où une copine est brusquement partie je dis brusquement car ça c’est passé dans le pavillon proche du mien et j’ai entendu cris appels agitation et j’ai senti la peur autour de moi elle a terminé son passage sur terre et nous devons apprendre à vivre son absence moi je n’ai pas tristesse car je sais qu’elle est bien maintenant.
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Atelier de communication facilitée et histoire de lumière
Moi je veux promouvoir la communication facilitée et j’annonce que notre atelier prochain va être ouvert à tous ceux qui veulent voir comment je peux pointer avec toutes les mains qui se présentent que les facilitants prennent toutes les mains et que ces mains galopent sur les claviers et que nos mots se croissent s’interpellent et se répondent.
Et moi j’aimerais que du monde soit là vienne voir nous encourager dans notre pratique on a invité du monde beaucoup mais ici j’invite qui veut venir ma sœur donne jour et heure et lieu. (le samedi 7 mars 2009 à 15 heures au 194 de l’avenue Barthélémy Buyer à Lyon dans le 9ème arrondissement).
Maintenant j’ai à expliquer que parfois je me sens carotte forte devant adversité et ressort flapie par la méchanceté je peux aussi arriver faible et sortir durcie d’un entretien parce que j’ai été blessée mais ma vie ce que je veux vivre c’est être lumière pour éclairer le monde lumière comme grain de café qui bonifie l’eau bouillante lumière pour donner regard particulier expliquer le point de vue de l’autre le respecter et aussi lumière pour que le bonheur se voit et se propage.
Merci crépuscule d’une histoire emplie de bon sens avec des objets du quotidien que tu as raconté pour tous. (histoire dans les commentaires du billet précédent).
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Attendre
J’ai déjà expliqué cette obligation d’attendre l’autre pour faire quelque chose je voudrais encore expliquer.
C’est important pour les personnes dépendantes ces temps d’attente de la disponibilité de l’autre.
Moi quand j’étais petite j’attendais patiemment ou non mais souvent impatiente l’autre j’étais unique et l’autre ne m’intéressait que par ce qu’il m’apportai.
J’ai grandi et j’ai compris que l’autre a sa vie propre et que je dois parfois attendre son geste pour m’aider.
Et j’ai été en collectivité et là les autres sont nombreux à avoir autant besoin que moi d’aide alors chacun son tour même si des fois on triche pour être première ou pour avoir plus de temps plus d’attention.
Et puis mes parents ma sœur je me fonds dans leur vie et l’attente est partage de ce qu’ils font.
Et puis j’ai encore grandi et je vis dans un village où l’attente fait partie de la vie alors j’ai transformé ces temps d’attente en observation de l’autre et je constate que des attentes sont réelles l’autre a quelque chose à faire mais je constate que certains prennent ces temps d’attente pour me dominer pour me montrer leur pouvoir.
C’est curieux mais l’attitude envers la dépendance est personnelle résultat d’une histoire de vie parfois douloureuse et l’attitude peut être expliquée.
Moi j’attends et observe pas de rage pas de colère mais une compassion envers l’autre qui souffre qui a souffert et qui le marque par du temps.
Du temps que je vis moi pleinement.
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une histoire … de vie évidement
Moi j’ai envie de raconter une histoire … de vie évidement.
Cette histoire est celle d’une femme qui cherche à savoir qui cherche le savoir qui est à l’écoute de l’autre qui observe les uns qui scrute les autres cette femme est discrète elle est toujours là attentive et souvent on l’oublie on ne la voit plus on parle d’elle même sans s’adresser à elle.
Cette femme elle a essayé de dire de participer aux conversations elle a tenté de refaire un monde à son idée avec d’autres mais pas possible personne ne l’entendait sa voix ne portait pas aux oreilles des autres.
Un jour elle a décidé de ne plus dire d’être simplement là à écouter et regarder.
Seuls quelques cris parfois de colère.
Et cette femme a vécu elle a appris beaucoup de sa vie et de celles des autres de la vraie vie de la vie réelle.
Et un jour elle a décidé d’écrire de mettre des mots les uns après les autres en ordre de bataille pour expliquer sa pensée à elle sa vie à elle de son point de vue à elle de raconter pour qu’un jour les oreilles s’ouvrent les yeux regardent ces hommes et ces femmes discrets et les écoutent et les entendent.
Cette vie c’est la mienne.
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Des moments de vie
Ligne de vie
La mienne est cassée brisée
Au dessus celle qui aurait pu être la mienne
Encore au dessus celle dont je rêve en secret
Ligne lisse sans accroc de souffrance
Mais ma ligne de vie à moi elle est souffrance mais aussi joie cachée par les brisures mais joie à chaque moment de vie
Fleur de vie
Fleur de vie pétales d’espérance qui rayonnent
et moi petite fleur j’aspire à grandir pour illuminer le monde
Colère
Une noire colère m’entoure et ma spirale de vie est étouffée cette colère n’est pas mienne mais elle m’entoure et moi je souffre de cette colère inconnue qui essaye de briser ma spirale de vie je serai forte et chasserai cette colère pour retrouver la joie de vivre
Vie
Mon village empli de monde ça grouille c’est bruyant c’est odorant c’est vivant
Le bruit c’est aussi pour moi savoir que je ne suis pas seule
L’odeur rythme ma vie par les repas
Et la vie c’est mon village et tous les habitants
ceux qui travaillent
ceux qui passent
Et moi je suis dans mon village et je vis
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POURQUOI ?
Moi je suis chez ma sœur pas prévu mais obligé.
Aujourd’hui il y a grève en France et aussi dans mon village alors ceux qui pouvaient on a dit rentrez chez vous et les autres on s’en occupe mais moi c’était pas mon projet je voulais rester dans mon village.
Grève
oui il doit falloir faire grève certaines fois
oui il doit falloir dire que ça ne va pas et expliquer les raisons.
Mais quand le travail c’est assurer ma vie me nourrir me lever m’habiller et tout ce qui fait la vie je pose la question la grève ?
Moi je ne peux pas poser mon handicap les jours de grève pour vivre pour vivre j’ai besoin de l’autre et quand l’autre n’est pas là je panique toutes mes peurs ressurgissent et m’envahissent et je suis boule de terreur dans mon fauteuil.
Moi j’ai chance d’avoir papa maman ma sœur qui est venue chamboulant son travail annulant déplacements et rendez vous pour venir me rassurer me dire simplement je suis là elle a aussi rassuré mes copains inquiets.
Le directeur est venu dire que tout irait bien mais moi je pense à eux démunis devant une situation incompréhensible.
C’est notre vie et elle est déniée moi j’aurais compris qu’il n’y ai pas d’activité pas de sorties mais me nourrir me lever c’est vital pour moi et mes copains alors je reste dans une pensée noire sombre avec la question
POURQUOI ?
Et je n’ai pas de réponse.
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Une bannière et un ami
C’est Pat qui imagine la bannière de mon carnet la photo c’est mon pavillon dans mon village et les mots volant c’est moi qui arrive et qui reste et qui part et qui revient le lundi.
Pat il est attentif à moi il est soucieux de l’autre et là il dit il faut changer la bannière et avec ma sœur la technique et moi je trouve belle cette photo et vite ma sœur cherche se trompe et arrive à modifier cette bannière et les mots jouent en l’air autour de mon pavillon.
Merci mon Pat ami
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Pour toi DAN
Je veux raconter Dan c’est une vraie professionnelle qui a longtemps travaillé auprès d’enfants comme moi moi je l’ai connue j’étais petite et elle était dure avec moi aussi avec les autres mais le temps a passé et elle a progressé dans la connaissance du handicap elle a toujours travaillé avec les petits elle est devenue retraitée et elle m’accompagne dans mon village ce moment de trajet où j’ai joie de retrouver mon village elle me donne des conseils Dan est une rare personne à me parler normalement tout en connaissant les limites dues à mon handicap elle ne fait pas de bévue car elle sait mais elle est restée dure et ses conseils sont fermes.
J’aime avoir quelqu’un de proche qui m’aide dans ma réflexion sur la vie et son quotidien alors un mot unique pour Dan : merci.
Je raconte cette histoire pour montrer l’importance d’avoir quelqu’un pas de la famille qui ait connaissance du handicap des limites et des possibles pour avancer dans la vie j’ai je suis chanceuse car d’autres n’ont pas cette relation particulière.
J’aime moins en ce moment quand elle vient me chercher pour venir à la maison j’aimerais rester avec mes copines et copains pour l’instant ce n’est pas possible.
Alors je pense à vous et vient vous rendre visite ici et le sourire revient.
Ma sœur m’a raconté que nombreux sont à être dans un réseau où l’on peut écrire sur les murs moi je ne veux pas plus que ce carnet mais écrire sur le mur des autres c’est curieux et inhabituel. Alors je pointerai mes mots muraux en riant.
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Art éphémère et acenseur réparé
J’ai reçu un objet étrange
ma sœur a joué avec mais je lui ai dit fermement que c’était à moi il s’agit d’art éphémère un tableau changeant un dessin mouvant une image vivante moi qui n’aime pas le changement cet objet me plait il est petit mais je le vois bien il est coloré de bleu ma couleur et il vit une vie de mouvance éternelle.
Merci rsylvie d’avoir trouvé cet objet même ma sœur pourtant maligne n’a jamais imaginé que ça me plairait.
Le changement c’est désespoir pour moi j’ai nécessité de repères de rythmes et j’ai besoin de prévoir dans ma tête ce qui va arriver un grain de sable peut perturber ma journée car il entraîne des conséquences imprévues ma complice de sœur lisse pour moi les difficultés de la vie au quotidien mais je n’arrive pas à ne pas être bouleversée quand modifications interviennent dans ma vie de tous les jours je ne sais pas si c’est dû à mon handicap ou à mon caractère je ne sais pas déterminer mais le fait est là.
Et aujourd’hui j’ai retrouvé l’appartement de ma sœur car l’ascenseur est réparé joie et nous avons même invité les parents à déjeuner je donne secret c’est la date de leur mariage il y a cinquante six ans une vie bien emplie pour eux deux et bonheur pour moi d’être avec eux et ma sœur pour ce moment souvenir il faisait froid ce jour là ils nous l’ont dit.
On était mieux que dans l’appartement chantier qui a chauffage mais pas eau ni lumière un vrai chantier de travaux. (MoilasoeuràMoije j’ajoute : c’est là que nous serions allés si l’ascenseur n’avait pas fonctionné).
J’ai donc retrouvé les habitudes de chez ma sœur et même si on n’a pas cuisiné j’ai mangé à satiété.
Joie de l’amitié
Bonheur d’habitudes retrouvées
Un samedi lumineux dont la lumière doit parvenir jusqu’à vous.