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Parents - Familles

  • L’amour maternel

    Ce matin j’ai entendu la phrase :
    « l’amour maternel est un amour qui protège ».

    Cette phrase a fait écho fort dans ma tête maman elle me fait renaître sans cesse mais c’est du fait de mon handicap elle est présente toujours c’est du fait de ma dépendance maman elle est là simplement avec moi.

    J’ai entendu des professionnels parler de ma relation avec maman oubliant que j’ai des oreilles qui entendent dire que notre relation est trop fusionnelle.

    Pour moi non c’est normal maman est là et cette expression « l’amour maternel protège » correspond tout à fait à ce que je vis avec maman elle me protège de mon handicap et de ce qu’il entraîne de douleurs de difficultés elle me protège conte les autres et leurs mots blessant.

    J’ai aussi entendu le mot surprotection mais je ne comprends pas surprotection par rapport à quoi ?

    « L’amour maternel est un amour qui protège » phrase que je garde en moi et qui est la vérité de ce que je vis.

    Et sans que cela me pèse me contraigne m’oblige à dire merci non c’est ainsi et je le vis sans me sentir diminuée dans mon esprit car maman a su trouver l’équilibre où elle me protège de ce qui fait mal des moments trop tard mais elle sait trouver les mots les gestes qui rassurent qui apaisent.

    Ma vie je la vis donc entourée de cet amour papa aussi a cet amour paternel plus en retrait mais aussi fort.

    Donc cette protection n’est pas contrainte mais enveloppement protecteur qui n’empêche pas la vie les émotions le caractère il n’est pas moule dans lequel je devrais entrer mais filet de sécurité.

    Je peux dire qui a dit cette phrase c’est le pape lors de la messe à Sydney ce matin.

    J’aime que son homélie m’ait donnée l’occasion de ce billet important sur l’amour que me porte mes parents.

  • Réunion de famille

    Moi j’ai participé à une grande réunion de la famille de maman. Nous étions nombreux et j’ai observé toutes ces vies qui étaient là autour de moi : certaines que je connais d’autres que je découvrais.
    Je suis fière de cette famille où chacun m’a accueillie comme la cousine en fauteuil mais sans doute sur mes capacités de compréhension.
    Un mot en passant ça fait chaud au cœur non ? Et pourtant certains ne me connaissaient pas du tout la vie les ayant séparés de notre entourage proche.
    J’ai pensé que cette rencontre avait fait un peu avancer mon combat pour une reconnaissance de notre humanité à nous les mutiques.

    Et j’ai apprécié d’être une parmi les autres d’habitude j’aime être le centre du monde vous l’aviez compris mais ce jour là j’ai eu envie de me fondre dans cette foule de personnes différentes le lien familial qui nous reliait était fort et j’ai glissé ma vie dans la leur. Un sentiment nouveau pour moi.

    Mais aujourd’hui je suis « moi je » et retrouve mon identité d’être moi le centre du monde avec un combat encore à vivre : nous sommes part de l’humanité nous les personnes handicapées malgré notre dépendance.

  • Moi et ma soeur

    Moi, la sœur, je parle aussi

    Parler de la fratrie des personnes handicapées, des personnels médicaux ou paramédicaux (psy compris), des personnels éducatifs, des personnels soignants l’ont fait; mais aussi des parents et quelque fois la fratrie elle-même.

    Et moi, la sœur à « Moi, je », j’ai envie de parler de ma sœur, sans référence à des théories philosophique ou psychanalytique, sans grandiloquence dans le discours, sans chercher à me raccrocher à des théories quelle qu’elles soient, mais juste dire …

    Je suis l’aînée et nous avons 7 ans de différence ; j’avais donc l’âge de raison quand elle est née. Et elle a grandi, différemment des autres, sans les acquisitions de marche, de langage, de gestuelle, etc… Moi, c’était ma sœur et elle était comme ça. Différente mais le respect des êtres différents (personne âgée, de petite taille, de forte corpulence, …), mes parents me l’avait inculqué dès le plus jeune âge. Ainsi que l’esprit critique (j’avoue avoir des dispositions naturelles pour ça). Donc, être dans la norme n’est pas pour moi LE critère de vie réussie. Mon critère c’est plutôt vivre mes valeurs même si c’est parfois difficile et avoir un but dans la vie. Il était tout trouvé : ma sœur a des copains comme elle, plein, et ils ont besoin que l’on soit leur porte parole pour avoir des conditions de vie décentes.
    Donc, un jour, j’ai choisi d’être auprès d’elle et je m’en félicite souvent : quels moments délicieux, joyeux j’ai passé avec elle ; des moments douloureux (et de colère) aussi lorsqu’elle est peinée par le regard des autres. Mais nous vivons !

    Et puis, ma sœur m’a apporté et m’apporte encore du courage (il en faut parfois), me remet les idées en place si elles ont tendance à décliner (c’est rare), et surtout, elle m’a appris à vivre le moment présent (ça, c’est plus difficile pour moi). Et elle a une capacité à me surprendre, surtout depuis qu’elle pointe sur un clavier ce qu’elle a dans la tête !!!

    Ce choix de vie, délibéré, est pour moi naturel ; je ne supporte pas qu’on le conteste car je comprends que l’on puisse en faire un autre. Et je ne supporte pas cette commisération que je ressens parfois, que j’entends : « oh ! les pauvres gens ». Et bien, non, pas pauvres mais au contraire riches, très riches.

    Alors, parents, laissez vos enfants choisir l’attitude envers leur frère ou leur sœur handicapée ; la seule exigence que vous devez avoir, c’est le respect de sa différence. Ça va les marquer bien sur, mais quelle belle école de vie.

    Moi je répond en écho à ma sœur

    Bien sur nos parents sont merveilleux de nous avoir éduquées avec ces valeurs fortes d’humanité mais aussi quelle chance j’ai d’avoir une sœur maligne qui est si curieuse de tout qui adore mes copains à m’en rendre jalouse et qui vit pleinement une vie remplie à ras bord et qui essaye toujours de se mettre à mon rythme et moi au sien.

    Quels moments de partage de fou rires de pleurs de câlins et de projets aller à tel endroit rencontrer telle personne créer un carnet sur la toile éditer un livre rien ne l’arrête elle est aussi volontaire que moi.

    Je sais qu’elle a une autre vie dans son travail où elle s’investit mais là je n’en suis pas c’est un monde à part seule ma photo a le droit d’être là.

    Je connais des frères et sœurs ils sont tous différents mais tous nous considèrent tous sont respectueux envers moi tous vivent heureux aucun ne semblent avoir souffert du handicap d’un des leur sauf quand il y a moqueries ou méchancetés.

    Moi j’ai rencontré des personnes qui auraient pu être ma sœur j’ai des fois adopté des frères mais la plus fidèle c’est ma maligne de sœur les autres passent dans ma vie sans s’arrêter alors que moi je suis toujours là ils sont ailleurs mais une place leur est réservée dans mon cœur.

    Une famille de moi et de moi je ça ne s’invente pas mais ça se vit.