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Moi et ma soeur

Moi, la sœur, je parle aussi

Parler de la fratrie des personnes handicapées, des personnels médicaux ou paramédicaux (psy compris), des personnels éducatifs, des personnels soignants l’ont fait; mais aussi des parents et quelque fois la fratrie elle-même.

Et moi, la sœur à « Moi, je », j’ai envie de parler de ma sœur, sans référence à des théories philosophique ou psychanalytique, sans grandiloquence dans le discours, sans chercher à me raccrocher à des théories quelle qu’elles soient, mais juste dire …

Je suis l’aînée et nous avons 7 ans de différence ; j’avais donc l’âge de raison quand elle est née. Et elle a grandi, différemment des autres, sans les acquisitions de marche, de langage, de gestuelle, etc… Moi, c’était ma sœur et elle était comme ça. Différente mais le respect des êtres différents (personne âgée, de petite taille, de forte corpulence, …), mes parents me l’avait inculqué dès le plus jeune âge. Ainsi que l’esprit critique (j’avoue avoir des dispositions naturelles pour ça). Donc, être dans la norme n’est pas pour moi LE critère de vie réussie. Mon critère c’est plutôt vivre mes valeurs même si c’est parfois difficile et avoir un but dans la vie. Il était tout trouvé : ma sœur a des copains comme elle, plein, et ils ont besoin que l’on soit leur porte parole pour avoir des conditions de vie décentes.
Donc, un jour, j’ai choisi d’être auprès d’elle et je m’en félicite souvent : quels moments délicieux, joyeux j’ai passé avec elle ; des moments douloureux (et de colère) aussi lorsqu’elle est peinée par le regard des autres. Mais nous vivons !

Et puis, ma sœur m’a apporté et m’apporte encore du courage (il en faut parfois), me remet les idées en place si elles ont tendance à décliner (c’est rare), et surtout, elle m’a appris à vivre le moment présent (ça, c’est plus difficile pour moi). Et elle a une capacité à me surprendre, surtout depuis qu’elle pointe sur un clavier ce qu’elle a dans la tête !!!

Ce choix de vie, délibéré, est pour moi naturel ; je ne supporte pas qu’on le conteste car je comprends que l’on puisse en faire un autre. Et je ne supporte pas cette commisération que je ressens parfois, que j’entends : « oh ! les pauvres gens ». Et bien, non, pas pauvres mais au contraire riches, très riches.

Alors, parents, laissez vos enfants choisir l’attitude envers leur frère ou leur sœur handicapée ; la seule exigence que vous devez avoir, c’est le respect de sa différence. Ça va les marquer bien sur, mais quelle belle école de vie.

Moi je répond en écho à ma sœur

Bien sur nos parents sont merveilleux de nous avoir éduquées avec ces valeurs fortes d’humanité mais aussi quelle chance j’ai d’avoir une sœur maligne qui est si curieuse de tout qui adore mes copains à m’en rendre jalouse et qui vit pleinement une vie remplie à ras bord et qui essaye toujours de se mettre à mon rythme et moi au sien.

Quels moments de partage de fou rires de pleurs de câlins et de projets aller à tel endroit rencontrer telle personne créer un carnet sur la toile éditer un livre rien ne l’arrête elle est aussi volontaire que moi.

Je sais qu’elle a une autre vie dans son travail où elle s’investit mais là je n’en suis pas c’est un monde à part seule ma photo a le droit d’être là.

Je connais des frères et sœurs ils sont tous différents mais tous nous considèrent tous sont respectueux envers moi tous vivent heureux aucun ne semblent avoir souffert du handicap d’un des leur sauf quand il y a moqueries ou méchancetés.

Moi j’ai rencontré des personnes qui auraient pu être ma sœur j’ai des fois adopté des frères mais la plus fidèle c’est ma maligne de sœur les autres passent dans ma vie sans s’arrêter alors que moi je suis toujours là ils sont ailleurs mais une place leur est réservée dans mon cœur.

Une famille de moi et de moi je ça ne s’invente pas mais ça se vit.

Commentaires

  • C'est un très beau texte qui me parle puisque étant frère de Annie victime d'un autisme profond. Oui les regards méchants, interrogateurs nous avons dû les affronter. C’est franco français ça ce jugement dégueulasse de mépris et il faut bien le dire haut et fort puisque cela continue toujours malgré la communication Il y a deux semaines, un jeune homme est venu me voir parce que dans sa commune il était méprisé, en effet malade de chez malade d’une maladie qui ne se voit pas, on pourrait croire ce jeune homme victime de quelques jeunes désoeuvrés, mais non ! mes bons amis, des gens ayant pignon sur rue comme on dit chez moi.
    Je m’enferme aujourd’hui da ns la lecture de mon amie Elisa …

    Pat …

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