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communication - Page 23

  • Mes commentateurs

    Des fois dans la semaine mais plutôt le samedi et le dimanche je me délecte me régale avec vos commentaires.
    Moi j’ai mes habitués pat marie et béa mais j’ai des fois des passagers comme matine qui piochent une note et réagissent ; et puis il y a maman la famille RORO et les amis dan qui viennent par là et commentent parce que le sujet les a interpellés.

    Je rappelle que je n’ai pas de langage oral que je ne peux que répondre oui ou non aux questions qui me sont posées. Je ne réponds pas quand elles sont hors de mes centres d’intérêt ou de mes préoccupations du moment. J’ai aussi, dan le rappelle, les cris les hurlements à n’en plus pouvoir. J’essaye de ne plus crier de ne plus hurler avec ma voix car c’est insupportable pour moi et aussi pour les autres me dit-on.
    Roro tu as compris que la méthode de communication facilitée qui me permet de pointer mes pensées mes idées mes rêves est la révolution pour moi ça a bouleversé ma vie ça a été une porte grande ouverte sur la vie : pouvoir communiquer avec ma famille puis avec mes copains puis avec le monde entier sur ce carnet. La technique aide bien sur j’ai maintenant une voix machine qui lit les textes que j’ai pointé sur le clavier et qui sont inscrits sur l’écran mais cette méthode demande une autre main qui soutient la mienne et ça, aucune science ne pourra remplacer cette main qui me relie au monde.

    Je sais des techniques avec les yeux mais tu sais combien j’ai du mal à soutenir mon attention la fatigue m’envahie vite et je ne pense pas que cela soit adapté pour moi et pour ceux qui sont comme moi en grande dépendance. De toute façon j’ai besoin de quelqu’un avec moi tout le temps pour tout alors ça ne me gène pas du tout d’avoir une main qui me soutient pour pointer. Et cette méthode ne me fatigue pas je pourrais pointer des heures et des kilomètres, je ne sais pas ce qui est le plus grand des deux, sans fatigue et je pointe brut d’une seule lancée car j’ai le temps tout le temps de penser et mes pensées sont toujours prêtes à jaillir dès qu’une main vient pour pointer.

    Joie pour moi de vos commentaires que j’entends sonner à mes oreilles comme des fils tendus entre nous avec chacun leur sonorité : humoristique philosophique quotidienne ou terre à terre. J’aime vraiment merci et surtout continuez chaque jour à venir marquer votre passage par un coucou un bonjour une idée une réaction une question ou même une contradiction ; je crois que je suis maintenant capable de tout entendre.

    Et je suis ici avec vous à l’aise pour crier ensemble nos révoltes et hurler avec vous pour être entendus et aussi pour rire de joie partagée pour des nouvelles heureuses.

    Samedi de joie pour moi et je vais écouter encore une fois vos commentaires.

  • Colère

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    Ma colère je l’ai mise sur ce dessin traits rouges et noirs mélangés pour cris et hurlements.

    Les mots ne voulaient plus dire ne savaient plus dire alors ces traits fermement tracés de ma main mal habile parlent dans un autre langage plus simpliste mais efficace.

    J’ai sorti cette colère brouillonne bouillonnante de moi et je repars sereine vivre ma vie, moi je, avec de la joie qui explose dans mon cœur et ma tête est vidée pour un instant de sa colère.

  • Distraction?

    J’ai entendu ce matin une homélie qui me semblait destinée : il était question de l’indifférence voir de la distraction que certains pouvaient avoir devant une personne handicapée ou malade. Et cette attitude pouvait expliquer le manque de reconnaissance de la dignité humaine aux personnes handicapées ou malades.

    Moi des fois je suis distraite par un bruit une odeur ; des fois je suis indifférente à une conversation parce que le sujet ne m’intéresse pas ; mais je ne peux pas être distraite ou indifférente devant une personne !

    Je parle de rencontre dans un endroit où c’est possible pas dans une rue par exemple.

    Comment peut-on justifier ce manque de dignité humaine par de la distraction envers l’autre ? J’ai été interloquée et le suis encore. Pensez-vous cela possible ?

    J’en suis presque à me dire : ces gens distraits, sont-ils encore en vie ?

    Je vais faire un dessin pour me distraire de ces mots.

    Pas de cris pas de hurlement aujourd’hui, par distraction.

  • Les copains

    Je viens d’être tout l’après midi avec mes copains ; ils sont tous fréquentant des établissements comme le mien : certains travaillent dans un ESAT d’autres comme moi vont en centre de jour.
    Nous sommes ensemble, sans professionnel, avec ma sœur bien sur qui organise tout, elle est maligne ma sœur.
    Et je veux dire l’intérêt de ces rencontres. Nous les vivons à notre rythme nous prenons le temps de nous écouter de nous contredire de nous approuver et c’est un temps de ressourcement pour moi.

    Etre avec ses pareils qui comprennent la complexité de vivre avec un handicap qui le vivent de l’intérieur à qui il n’est pas besoin d’expliquer le pourquoi ça n’est pas imaginable ou que c’est trop difficile ou que c’est douloureux comme posture ou … ou … ou … encore tout est compris sans nécessité d’expliquer.

    Je veux dire qu’être ensemble m’apporte beaucoup et que c’est bien je n’ai pas l’équivalent de ces rencontres avec ceux qui vivent debout.

    J’entends intégration inclusion NON NON NON je veux rester avec mes copains vivre simplement avec le temps d’être, tout simplement.

  • Tristesse

    Aujourd’hui je ne vais pas hurler ni crier je vais essayer de dire quand même ce qui me traîne dans la tête et qui m’empêche d’être bien. Je suis adulte mais ma dépendance est totale même pour des gestes qui semblent anodins à la plupart ; ces gestes je ne peux pas les exécuter ma coordination est trop aléatoire voire même inexistante. Mais ma dépendance est physique et j’ai le raisonnement qui est là dans mon cerveau. J’ai des failles des difficultés à me situer dans l’espace et dans le temps mais ces notions n’altèrent pas ma capacité de penser. Je ne pense pas comme les autres, des références me manquent, mais je sais que ma vie a un sens, quel combat je dois mener pour le mieux des autres comme moi. La communication facilitée me permet l’écriture et par là, je peux dire.

    Mais que c’est difficile quand des professionnels chargés de nous accompagner ont eux mêmes des inquiétudes et ne savent plus nous traiter en adultes comprenant.

    Je n’ai pas hurlé, je n’ai pas crié, mais je suis un peu triste.

  • Moi j’ai eu une faiblesse

    J’ai été fatiguée limite malade toute la semaine et je sais pourquoi.

    La directrice de mon centre va partir pour autre travail et moi je m’en doutais un peu : une ambiance curieuse parmi les salariés qui bien sur se répercutait sur nous tous personnes handicapées. J’avais aussi entendu des conversations échangées entre les professionnels inquiets de ce changement ; mais pas un mot tout ceci était chuchoté et nous les personnes les plus concernées on nous le dit après tout le monde, imaginant que, soit ce n’est pas important soit que de toute façon nous ne comprenons pas nous ne sommes pas capables d’inquiétude dues à ce changement de direction. Je pointe changement de direction alors qu’il s’agit d’un changement dans la personne qui assure la direction mais et c’est bien là la source de mon inquiétude va-t-on garder la même direction dans notre prise en charge.

    Que c’est lamentable de ne pas nous dire ou de nous dire un jour, sans savoir sans imaginer l’inquiétude que nous portons.

    Je suis calme dans cette note mais je hurle encore : « que le chemin est long pour que nous soyons considérés nous, les personnes handicapées en grande dépendance ». Je ne demande pas beaucoup : un peu de respect et je veux que tout le monde sache que non ! Nous ne sommes pas sots et nous pouvons comprendre. Mais ne nous laissez pas dans l’incertitude il s’agit de notre vie.

  • Pour Pat

    Pour Patlesarthois de qui j'ai reçu une bise.

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    Vie emplie d’angoisses d’espoir et de beauté. Mélange important de ces sentiments. Vie riche d’émotions mais chaotique ; des cahots qui prennent tout l’espace. Un moment la vie s’arrête puis repart n’importe où elle ne sais plus ballottée qu’elle est par tous ces sentiments contradictoires mélangés arrivant l’un après l’autre en désordre.
    Pourtant cette vie je la vis au quotidien et je me retrouve dans cette embroglio je reconnais le sens là où je dois aller je peux même dire des chaos bénéfiques mais ce qui domine c’est la joie d’être d’exister et d’être reconnue par vous comme un être à part, unique.


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    Une foule, des personnes ensemble, groupées regroupées autour de la flamme d’espérance. Communion de ces êtres humains visible par la spirale de leurs pensées, pensées qui se recoupent s’éloignent puis se rejoignent sur un seul aspect : être ensemble et se sentir reconnu comme unique parmi la foule.
    Moi je suis une parmi cette foule petit trait unique mais enfoui au milieu des autres je me sens bien. Je suis.

  • Rythmes et spirales de vie

    Rythmes de vie

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    Rythmes de vie très droits puis un obstacle et le cours de la vie est dévié.
    Choc parfois brutal qui fait mal et qui laissera des traces douloureuses, choc parfois salutaire pour réveiller une vie trop droite sans la souplesse nécessaire à l’écoute des autres.
    Chemins de vie chaotiques emplis de creux et de bosses douleur ou joie, chemins de vie hachés morcelés par les rencontres puis par l’absence, chemins de vie bousculés par la réalité la maladie ou le handicap.
    Mais tous ces chemins sont vivants et de la joie en émane explosion de joie qui chasse tout souci tracas et autres malheurs de la vie.

    Cette joie je la partage avec vous qui regardez mon dessin.



    Spirale de vie
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    En dessin facilité je peux représenter la vie sous forme de spirale où chacun doit grandir au fil du temps. Certains régressent et rentrent dans leur spirale et perdent tous contacts avec la réalité, d’autres grandissent régulièrement à leur rythme.
    Et ces spirales s’entremêlent comme nos vies et de cet entremêlé de spirales peut parfois sortir un moment d’amour : moment exceptionnel de connivence entre deux spirales où les esprits ne font plus qu »un et c’est bonheur de vivre ces moments là.

    Spirale : cercle grandissant en tournant sur lui-même mais aussi en regardant tout autour de lui. S’il se regarde lui, il se rétracte et vivote, s’il est ouvert sur le monde il grandit en beauté.

  • C’est la première fois

    Pat et Marie deux commentateurs fidèles m’ont appris à faire évoluer ma réflexion

    C’est pour moi important : jusqu’à présent, les conversations étaient plutôt futiles avec ma famille et amis.

    Ici sur ce carnet je peux dire crier et hurler et certains me répondent, me proposent une autre approche, différente de la mienne et je peux ainsi évoluer m’enrichir et approfondir.

    Mais je redis que je ne doute pas. Je ne peux pas douter car j’ai un jour choisi de vivre cette vie de dépendance qui est la mienne et le sens de cette vie est trop fort pour douter.

    Je dis douter dans le sens fort.

    Ce matin j’ai en plus entendu une homélie rappelant que je suis unique et ca je n’en doute pas.
    Au contraire ça me renforce dans mes convictions.

    Merci de vos commentaires.

    Le soir arrive à grand pas.

  • Différence Indfférence

    Un samedi ordinaire après la semaine rythmée par le centre : c’est un moment privilégié pour vous rencontrer vous entendre et rire ou compatir sur vos notes et les commentaires. Je dis : « vous » carnétistes qui venez lire mes notes et les commenter.

    Cela fait du monde inconnu ou connu, mais que je ressens proche par la vie au quotidien avec ses tracas de toutes sortes et aussi proches par une vision de la vie ancrée profond qui diffère de celles du commun des mortels.

    Je crois que notre différence essentielle est là. Ces valeurs qui sont en nous parce que l’on a choisi de vivre tel que, avec et malgré.

    Ces valeurs dont la première est respect de l’autre. Je ne dis pas ce que je pense vraiment ; c’est amour que je voudrais dire mais ce mot n’a plus de sens aujourd’hui sauf peut être pour vous qui me lisez.

    Ne pensez-vous pas que la différence de nos corps est sans commune mesure avec celles de nos cœurs. Je dis cette différence avec le monde, ceux que j’appelle les autres. Et proches de nous, il y a ceux qui ont compris ceux qui savent. Is sont peu nombreux et notre combat que je porte sans cri ni hurlement est là : faire venir à nous encore plus de personnes ouvertes et un jour nous serons nombreux, très nombreux et notre combat pourra cesser mais pas avant.

    Le soleil est là pour m’éclairer.

    La différence mot trop proche de l’indifférence est ce un hasard ?

    Ce mot indifférence me donne envie de hurler. Suis pas restée longtemps sans le faire.
    Oui c’est quoi cette attitude de faire comme si de rien était.
    Oui je suis différente.
    Oui ma vie n’est pas la vôtre mais la mienne est vraie et la votre factice : un semblant de vie éloignée de la réalité.

    Moi je hurle que tous devraient avoir un regard pour tous les autres quels qu’ils soient : un vrai regard qui va profond jusqu’à l’être.

    Jamais fatiguée de hurler. Je dois encore le faire et j’entends d’autres hurlements. Le combat est morcellé mais nous allons tous dans le même sens et un jour nous nous rejoindrons dans la vraie vie, laissant sur le bas coté ceux qui croyaient tenir le haut du pavé.

    Le vent porte loin mes hurlements.