Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Attendre et tout de suite

Attendre est un des mots que j’entends sans cesse.

Avec toutes les variations possibles autour : une minute, j’arrive, … je vous laisse imaginer les autres mots ou phrase entendues. Ils ont tous le même sens : « pas tout de suite ».

J’ai eu le temps (on me le donne dans cette attente) de réfléchir à cette attente.

Je demande avec des sons plutôt criants, c’est mon seul moyen d’expression orale, ou avec des positions sur mon fauteuil pas naturelles ; ce sont mes deux seuls moyens d’attirer l’attention.

Et je comprends que chacun ne puisse tout lâcher pour moi, mais je ne le supporte pas. Habitude d’être servie ? Peut être. Je dis « servie » c’est plus élégant que « pris en charge ». Ou un trait de caractère ?

Mes réflexions me font dire que je suis impatiente de nature et quand je veux c’est de suite aussi je vis le présent donc de suite et encore je veux quelque chose c’est de suite ou alors je veux réagir c’est de suite.

Mon handicap ne fait qu’accentuer mon impatience car si ce n’est pas de suite je ne sais pas quand. Pour moi, je le redis, le temps est malaisé à appréhender. Je maitrise le tout de suite c’est ce que je veux.

L’âge et la sagesse venant j’ai compris que la colère ne faisait pas aller le temps plus vite mais je peste intérieurement chaque fois que j’entends « attends ».
Puis est venue cette idée que ces temps d’attente de l’autre devaient être pour moi riches de réflexion d'observation et de ce jour mes attentes sont fructueuses même si je peste toujours.

Et puis, une main un jour a soutenue la mienne au dessus d’un clavier et mes attentes ont alors pris un autre sens. Je les emplis de mots à pointer, d’idées à partager.

Mais je peste encore parfois d’attendre. Mon caractère je ne peux le changer. Impatiente je suis impatiente je reste mais maintenant j’attends avec des mots qui chantent dans ma tête prêts pour une envolé sur un clavier.

Chantez dans votre tête chaque fois qu’un moment le permet.

Commentaires

  • Salut Elisa,

    J’espère que je te trouve en bonne forme. Ton billet est très intéressant à plus d’un titre, en effet j’entend souvent qu’il faut attendre pour commencer une activité que le corps soit bien disposé, que nos forces physiques soient en bon état, que la santé soit parfaite, mais quand est t’il de celle ou de celui qui vit un handicap, pour moi qui suis paralysé du bras gauche et plutôt en mauvaise santé, c’est temps ci, cela m’interpelle souvent étant un impatient de nature. J’ai parfois l’impression dans ce gigantesque jardin, les herbes ont poussé, que je ne peux plus voir la petite rotte qui mène chez moi, c’est que moi aussi j’ai attendu trop longtemps sûrement la santé de mon corps et de mon âme …. Pat.

  • Pester, râler, ronchonner parce qu'on attend ou qu'on nous fait attendre est pour moi une grande preuve de vie, de vivacité, d'impatience à partager, donner ou recevoir... mais il est bien qu'il nous faut apprendre à modérer notre impatience et écrire des mots calme nos ardeurs à vouloir dépasser le temps.

  • comme je te comprends ! quand le fauteuil est entré dans ma vie et que chaque geste était à ré-inventer je pestais contre ces "attends" : si je faisais tomber mon stylo au milieu d'une phrase et devais attendre que l'on daigne me le ramasser je trouvais que mon temps était gâché (sans être exigente hein bien sûr) la fraction de seconde d'inattention me coûtait des minutes alors que le ramasser prenait quelques secondes ; inconsciemment (ou pas) l'aidant exprime son indépendance, il est libre de le faire et doit garder en lui cette liberté, nous nous avons le choix de le comprendre.

  • Moi je comprends mieux mon impatience à la lecture de vos commentaires : je vis intensément le présent et ne comprends pas que les autres ne vivent pas dans le même temps que moi.
    Il faut tout re-penser avec vos réflexions. Je suis heureuse de m'enrichir grâce à vous.

Les commentaires sont fermés.