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Regards croisés sur "le regard de l'autre"

Moi, la soeur à moi je

Le regard des autres c’est ce qui m’a le plus marqué de la vie avec ma sœur, « Moi, je » sur la blogosphère.

Regard de pitié (les pires), de commisération, de rejet : toutes les nuances y passent. Il y a près de 45 ans que je les vois « ces regards ». Et ils n’ont pas changés ; ils sont peut-être un peu moins nombreux.

Mais il y a aussi l’absence de regard, le détournement du regard, le « ne regarde pas » entendu.

Moi, je les vis par le regard de ma sœur ; elle, elle les reçoit en pleine figure et je vois bien que ça fait mal.

Moi, c’est la colère qui m’envahie. Et qui donne parfois des « tu as vu cette personne, elle est grande (ou petite ou si ou la), c’est curieux, non ? » murmuré assez fort à l’oreille de ma sœur. Pour lui redonner le sourire. Pour lui redonner une humanité qu’elle dit si souvent bafouée par ces regards ou par leur absence.

Et puis, il y a parfois des rencontres. Des personnes étonnantes qui échangent des vrais regards avec ma sœur et là, son manque de communication orale n’est pas un souci : tout est dit dans cet échange de regards. Reconnaissant une forte personnalité derrière ses yeux noirs, ces gens là me réconcilient avec le monde.

Merci à tous ceux que notre regard a croisé.

Moi, je

Bien dit de ton point de vue. Du mien c’est souffrance à chaque fois au plus profond de moi et mon cœur hurle mon humanité puisque je n’ai pas de parole pour le dire. Ces regards ils sont ma seule possibilité d’échange avec l’autre et ils me sont refusés trop souvent. A part le cercle familial et amical proche, peu me regarde. Ma parade, vivre le nez baissé pour ne pas voir ces regards absents.

La communication facilitée m’a redonné le goût de lutter et je vis un peu plus regardant autour de moi ; mais je constate qu’aucune évolution ne se fait jour. La grande dépendance physique est encore sujet délicat. Je sais que c’est par méconnaissance de notre humanité enfouie derrière un corps récalcitrant.

Mais c’est dureté de vie pour moi et pour tous ceux qui me ressemble.

Mes parents et ma complice de sœur m’aident beaucoup dans ces moments que j’ai tentation à ressasser. L’humour est souvent notre parade contre l’indifférence.

Si j’écris c’est pour qu’un jour tous puissent me regarder dans les yeux, en face, et me dire simplement « bonjour ».

Commentaires

  • Ah ce regard qui en dit long parfois, qui est indifférent des fois, dérangeant trop souvent, moi aussi en tant que maman je les vois ces regards qui se posent sur mon enfant, insupportables quant ils sont remplis de pitié, de rejet, de curiosité, de méchanceté, je les sens, et je suis impuissante devant leur force même si parfois il y a des regards ou des sourires "accueillants", ils sont bien rares, l'humour nous sert alors à les éloigner, mais la colère au fond de moi est toujours là présente, car pourquoi la différence doit elle faire l'objet de ce regard dérangeant alors que comme le souligne Elisa, un simple bonjour ou un sourire suffirait !

  • Ce simple petit mot "Bonjour", (on dit d'ailleur simple comme bonjour), bien peu de personnes le dise. Alors qu'il commence une journée, une rencontre, un moment. Il est tout simple, facile à dire et tellement bon à recevoir. Et il en existe tant d'autres comme lui, qui prouve à celui qui les reçoit qu'il n'est pas transparent, pas absent, qu'on le voit, le reconnait. Des mots comme "merci", "pardon", "s'il te plait" ou encore "au revoir". Un jour, il y a de ça quelques années, j'avais écrit un petit poème, aujourd'hui, j'ai envie de te l'offrir, il s'appelle : "Simple comme..."
    Merci
    Bonjour
    Bonsoir
    S'il vous plait
    Au revoir

    ou comme

    Un sourire
    Un regard
    Un mot
    Un geste
    Un baiser

    ou encore

    Ecouter
    Voir
    Partager
    Accepter
    Donner

  • Bonjour les soeurs,
    bien sûr qu'ils sont durs ces regards mais en vous lisant je me faisais une réflexion : les personnes handicapées ne sont pas les seules à les vivre : entre voisins, dans un même quartiers, dans un village vacances : bien peu de personnes échangent ce mot simple, c'est tout une façon de voir la vie qui est à reconsidérer, dépasser cette peur instinctive qu'est la peur de l'autre. Et se donner le droit d'avoir un sentiment simple d'affection naturelle pour son prochain, quel qu'il soit.

    Ces regards sont parfois insupportables en fonction de nos humeurs ou de notre courage à les affronter, les désamorcer par un sourire mais parfois il nous coûte si cher ...
    Je vous embrasse fort,

  • Elisa, un ami belge souhaiterait publier ce message écrit à quatre mains sur les regards, pourrais-tu me communiquer ton adresse mail pour lui afin qu'il prenne contact avec toi ??
    bisous

  • à justmarieD
    Ma soeur, "Moi, je" est d'ccord pour donner son adresse @ mais où ? pour qu'elle soit juste pour vous.

  • Pour justmarie un souhait pour cette fête aujourd'hui : du bonheur plein les yeux.

  • béatrice quelle joie que ces mots simples que j'ai reçu en cadeau merci

  • Merci Elisa pour tes voeux,
    tu peux m'écrire à marie.decker@technicaldesign.fr

    A bientôt

    Marie

  • bonjour Elisa, j'ai lu tout ton blog quand j'ai su que vous étiez de retour de vacances. Un peu amère sur le regard des autres? On ne s'y habitue pas, ta soeur a raison, l'humour fait avaler pas mal de choses difficiles, elle sait te le faire partager admirablement.
    A bientôt les soeurs moi je ...

  • BONJOUR ET BONNE FETE!!!!!!!!!!!!

Les commentaires sont fermés.