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souvenirs

  • Quand j'étais petite

    Moi quand j’étais petite je me souviens de l’attitude des gens autour de moi c’était il y a longtemps ma sœur calcule (quarante cinq ans) mais dans ma tête c’est encore réel et dans mon cœur la souffrance est toujours vive et ravivée par certains regard des autres.
    Je ne dis pas regard qu’aujourd’hui des fois je reçois en plein cœur non je parle d’attitude du corps qui rejette complètement moi qui refuse par le recul qui ne veux pas que ça soit possible que j’existe.
    Je me sens au plus profond de moi rejetée exclue du monde des vivants je ne dis pas humanité car on en est loin mais des vivants.

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    Et les mots entendus gravés dans ma mémoire :
    « ça ne devrait pas être possible de la laisser vivre »
    Ou
    « Vous ne deviez pas la sortir laissée la cachée »
    Ou
    « Une piqûre c’est mieux pour ces gens là ».

    Alors moi je dis à mes parents merci pour moi mais aussi pour toutes les personnes handicapées car ils ont continué à m’emmener de partout à être toujours avec moi et ensemble nous avons à notre manière contribué à modifier l’attitude des gens autour de nous et il y a beaucoup d’autres parents qui ont osé braver la vindicte publique convaincus que leur enfant avait le droit à une vie différente mais au milieu des autres.
    Je ne suis pas si vieille et je me souviens alors les jeunes parents et les IMC ou autres personnes handicapées qui sont arrivées après … le chemin était tracé.
    Mais au prix de larmes de souffrances cachées de douleurs profondes puisque moi je me souviens et que certains regards ou certains mots rouvrent le lieu de souffrance ou j’essaie d’enfermer ces souvenirs.

    Mais ils sont tenaces.

    Alors vous qui avez trouvé le chemin balisé n’oubliez pas les précurseurs qui ont ouvert la route.

    J’ai mis ma pierre sur cette route qu’elle soit plus solide dans ses fondations et cette pierre je la pèse et elle est lourde de mes larmes.

    Ce texte écrit en pensant aux commentaires sur mes billets pointés la semaine dernière.

    Aujourd’hui je suis chez ma sœur elle elle a souffert aussi de mon handicap je le sais même si elle dit non mais elle a toujours été à mes côtés dans nos combats contre les autres qui voulaient empêcher ma vie merci ma sœur et rappelle toi le combat n’est pas terminé il y a encore des limites à franchir.


    Mon village est un havre de paix pour ça personne n’a de rejet ou de recul face à nous mais il est lieu de vie et je rentre emplie de fatigue d’avoir vu entendu et vécu pleinement.
    La maison restera le lieu de ressourcement pour moi.

    Un sourire pour effacer toutes les souffrances décrites.
    Un vrai sourire de vie que je partage.