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Rencontre

J’ai rencontré une jeune fille de treize ans elle est ouverte curieuse posée discute bien mais j’ai senti qu’elle reste septique devant mes mots mon handicap ne me permet pas toujours de maîtriser mon corps je ne peux pas choisir de faire ou de ne pas faire mon corps ne peux pas et elle doute de moi de ma capacité de penser de réfléchir.

Je sais que la rencontre avec l’autre est difficile pour moi je sens je ressens l’autre pas forcément avec mes yeux mais avec tout mon corps et mon esprit et je sais ceux qui ne voient que mon handicap qui me trouvent mignonne mais petite dans ma tête qui ne voient pas la femme en moi mais seulement mon handicap sévère ma dépendance.
Je comprends que cette dépendance soit trompeuse qu’elle ne rentre pas dans les schémas mentaux habituels.
Je souffre de cette incompréhension les questions « elle comprend ce que je dis ? » me blessent au plus profond de moi.
Je croyais être indifférente je pensais pouvoir fermer mes oreilles à ces questions posées à ma mère mais je les entends et je souffre mon handicap me massacre dans ces moments là.

Alors que ma vie est riche alors que je suis emplie d’amour pour les autres je me sens une fois encore rejetée de l’humanité mise au rebut.

Et je pense que cet enfant pourrait être la mienne.

Commentaires

  • Chère toi tu, moi je, nous vous ils ou elles...

    Bref...

    J'ai du aussi rédiger un petit mot à l'attention du collège qui ne comprenais la manière d'être de notre fille.

    Personne ne comprend personne dans ce monde mais communiquer est très important, il permet malgré toutes nos différentes de découvrir la richesse de chacun, cela ne se fait du premier coup, au début, les personnes prennent peur, puis elles lisent des tas de truc sur les personnes dites "handicapées", elles veulent savoir...

    Alors que ce n'est que dans la confrontation que l'on apprend à être et enfin comprendre que bien avant le handicap, il y a une personne bien à part entière, ni plus, ni moins...

    Voici le petit message qui avait comme but de lutter contre la violence scolaire et s'ouvrir sur la "tolérance" alors je te le fais partager :

    Certains ont du remarquer Etoile, elle est arrivée dans le collège pour cette rentrée, c’est tout frais, ce n’est pas facile, vous ne la connaissiez pas, ni elle, et il y a beaucoup d’élèves.

    Avant de faire partie des élèves de l’UPI du collège, Etoile a fréquenté pendant 4 ans, l’école primaire de son quartier dans des classes ordinaires accompagnée par des Auxiliaires de Vie Scolaires en partenariat avec un enseignant spécialisé à la dernière année et elle a beaucoup progressé parmi ses camarades de classes et de l’école mais au début ce n’était pas facile non plus.

    Parce qu'Etoile a besoin qu’on la recentre sur le travail à cause de ses difficultés d’attention et de coordination visuelle, les supports visuels, gestuels l’aident pour l’accès à sa compréhension, elle possède par contre une observation minutieuse et très fines des détails et une bonne capacité de mémoire visuelle.

    Dans la cour de récréation, Etoile a du mal à définir les contours, le bruit, et l’intensité du mouvement sont pour elle comme une masse qui la bloque et qui gesticule, alors elle reproduit ce qu’elle ressent intensément de ce qui se passe autour d’elle, bouscule, utilise des stéréotypies comme souffler, ou toucher pour rechercher le contact et se rassurer…

    On nous pose souvent la question, qu’est-ce qu’elle a Etoile ? Personne ne sait vraiment (un mot sera toujours remplacé par un autre...), c'est Etoile, son fonctionnement qui lui est bien propre, sa manière d'être.

    Ici, nous ne voulons pas aborder les discours des savants scientifiques, mais préférons parler de respect de la différence et de son intelligence bien propre à elle-même car chacun est unique…

    Et pour le temps d’expliquer pourquoi certains sont différents comme l’exprime un auteur :

    D’où l’importance de répondre à ses questions. Voire de les prévenir. Quand à 6, 12 ou 15 ans, on respire la santé, quand la tête et les jambes fonctionnent bien, quand on a la vie devant soi et qu’on la rêve belle et souriante, comment regarde-t-on ceux pour qui tout semble aller de travers ? Parce que leurs membres ne bougent jamais ou gesticulent dans tous les sens, parce qu’ils ne voient rien, ne parlent pas ou, pire, baragouinent des mots tordus, parce qu’ils vous regardent d’un drôle d’air, vous bousculent sans raison, ou tout simplement parce que leur corps est déformé. Nos réactions face au handicap varient beaucoup en fonction des circonstances. »

    Et c’est sûrement en faisant quelque chose ensemble que l’on se découvre vraiment les uns les autres, nos richesses, nos inaptitudes. Jamais, si on s’en était tenu à un regard extérieur sur ces corps abîmés et maladroits, on n’aurait pu deviner et reconnaître pareilles richesses !

    Voilà "Moi je", ne sois pas triste. J'ai autant mal alors que je fais partie des gens soi-disant dits "ordinaires" dans mon ignorance...

    Crépuscule

  • Ne sois pas triste Elisa : 13 ans c'est encore bien jeune...
    Il faut que cette jeune fille te connaisse mieux, et alors elle pourra comprendre que même (surtout...) les mutiques ont une pensée très profonde, et comme leur communication est plus difficile, ils vont à l'essentiel !
    à 13 ans, on a du mal à accepter TOUTE différence !
    Et puis, QUI lui a expliqué ???
    Je comprends que tu ais de la peine en constatant que les gens s'adressent à ceux qui t'entourent, et non à toi directement...
    Ils agissent comme s'ils se trouvaient en face d'un enfant...
    Cette jeune personne lira certainement ton texte, et alors elle comprendra que sans le vouloir, elle t'a fait de la peine.
    Je suis certaine que sa rencontre avec toi va la faire GRANDIR !

    Je te fais un gros câlin pour effacer un peu cette blessure à l'âme,
    et je te souhaite un douce nuit !
    A demain !

  • une blessure de plus et parfois l'envie de dire stop, que tout soit enfin simple, et puis une fois de plus prendre du recul, une fois de plus digérer, gérer, valoriser sûrement aussi avec quelque part un bleu à l'âme et l'angoisse aussi un peu de la fois de trop ...

    Il y aura toujours des jeunes filles de treize ans sur nos routes, l'effort c'est nous qui le feront, on le sait mais on crie quand même juste parce que ça fait mal, c'est ainsi.

    Moi je t'embrasse du fond du coeur et te regardant droit dans les yeux, bonne nuit Elisa.

  • Bonjour Elisa

    A cette jeune fille je dirais volontiers : quelque chose que l'on ne voit pas, ça ne veut pas dire que ça n'existe pas.

    Et, sans qu'il soit besoin d'engager le débat sur le terrain de la foi, je lui parlerai de la face cachée de la lune. Elle ne fait plus débat depuis longtemps, je n'ai aucun doute sur son existence et pourtant… je ne peux la voir de mes yeux.

    Et bien ton blog, c'est ce qui me permet d'appréhender la face cachée, non pas de la lune, mais de ta personnalité. Et là aussi, je veux te dire que je n'ai pas le moindre doute.

    Je ne te demande pas si tu as compris, je le sais déjà.
    Je t'embrasse bien fort.

  • Le doute, c’est l’endroit où il est beau de croire. Être envahi par le doute, c’est montrer la lucidité, on peut être éclairé par le doute en se sens que le raisonnement ne s’altère pas, c’est je pense la racine du sentiment, de l’intime de soi. Elisa, la rencontre avec cet autre que soi, cet autre que toi, ressentir ce délicieux moment du partage, sans trouble, sans pensée obscur demande de la patience, du tempérament. A l’évocation de cette tristesse qui te chagrine, cette incompréhension qui te blesse, je ne peux ne pas imaginer que l’image de la jeune adolescente te renvoie à ton propre miroir, l’évidente souffrance qui accompagne tes jours. Il faudra un jour mon amie Elisa que je pose la trahison comme sujet de compréhension de la douleur chez celle ou celui dont l’idée du corps malade est devenue insupportable. Le doute se travaille toujours par l’espoir, l’espérance, il n’est pas possible en toute expérience de douter. Le doute est le masculin de la foi …*

    Pat …*

  • Elisa,
    Ta souffrance, je l'imagine. Je vais te confier quelque chose de très personnel.
    La différence en général gêne. Dès que les gens ne rentrent pas dans le moule et se différencient, ça interroge et ça pose question.Moi, j'ai toujours dérangé: ma famille d'abord à cause de ma personnalité. Dès que je me suis éloignée des sentiers battus et que je ne suis plus rentrée dans la lignée que mes parents avaient imaginé pour moi. Ensuite, sont venus la maladie et le handicap. Et là, je peux te dire que ma différence effraie au point que ces derniers jours,on m'a dit : "Tu devrais prendre une boîte de cachets et crever. Au moins, tu ferais chier personne". C'est très cru mais ce qu'on m'a dit.
    Alors tu sais Elisa, ce que j'ai appris c'est que sur cette terre, il ya toujours des gens qui ne te comprendront pas. Ais confiance en ta valeur et en ce que tu vaux c'est la meilleure façon de montrer aux autres qui tu es vraiment.

  • @ Elphe,

    Je veux croire que ce ne sont pas vos parents ou vos proches qui vous assainner cette volée d'injures ?
    Vous le savez Elphe, il existe dans notre Constitution, des lois, et des règles qui protègent la personne dite handicapée, et qui condamnent sévèrement ce genre de malhonneteté intellectuelle. Il est vrai, et affligeant, et c'est bien triste, que les injures sont en premières places dans les familles mêmes ...

    Pat ...*

  • Bonjour Elisa,

    Il est difficile de tout comprendre, alors à 13ans!
    Plus tard cette grande enfant découvrira les nombreuses facettes des différences entre les êtres vivants.
    Les non handicapés, endurent, eux aussi, des humiliations blessantes.
    Vous avez connu, connaissez, et connaitrez, sans doute encore ce genre de situation, il faut donc que cela vous blesse moins, c'est une question de survie pour vous. Je sais que vous avez un entourage familial de qualité qui doit s'employer à faire le nécessaire pour que ces "attaques" au moral vous soient moins pénibles. Aidez-le en pardonnant à ceux qui ne peuvent pas comprendre. Le pardon aide à guérir les blessures de l'âme.
    je vous embrasse
    Bernadette

  • beausoir moije et 'sa complice d'écriture"
    dans le regard des autres il y a toutes nos hésitations,
    dans les yeux des autres il y a toutes nos incompréhensions
    dans les interrogations des autres, il y a toutes nos questions
    que l'on soit différents, super intelligents, innocents, jolies, blondes ou rousses, rondes ou paquerettes...
    il est toujours des mots qui blessent, des mots qui réchauffents le coeur, des mots qui endorment et d'autres qui bercent tendrement...
    moi par exemple j'ai beaucoup de mal à supporter l'expression suivante :
    "elle veut quoi... et qu'est-c'qu'elle veut maintenant ?"
    je ne supporte pas cette indifférence!
    alors tu vois, il n'y a pas queles personnes ayant une différence physique qui ont ces pbm.

    j'aime bien comment tu utilises les mots. l'essentiel mais toujours celui qu'il faut.
    pour parler des idées vraies, du ressenti de toutes femmes
    .....
    (pour ton choix, le 20 est pris,,,,, je suis désolée, j'aimerai tellement te faire plaisir,,, veux tu refaire un tour afin d'en aimer un autre, peut -être.
    et si ce n'est le cas, je te le referais -enfin j'essaierai de refaire au plus identique)
    douce nuitée
    affectueusement
    rsylvie

  • Pour Rsylvie : je retourne vite voir, il y en a d'autres qui me plaisent.

  • Je viens d'entendre vos commentaires ils sont pour moi source de réflexions.
    Ils me permettent d'avancer encore un peu blessée mais en route.

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